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01/09/2023
Les premiers échos étaient contrastés mais de nombreuses personnes de ma connaissance (belle-famille, collègues, ...) ont vu ce film avant moi alors que nous étions dans la salle moins de 10 jours après sa sortie. Décidément cinexavier se fait prendre de vitesse ;-)

Plus sérieusement, j'ai été assez déçu par cette "anatomie d'une chute" qui va piocher dans de nombreux genre mais se fait, pour moi, dépassée dans tous les domaines par des réalisateurs ou des scénaristes plus talentueux. Vous voulez des morceaux de vie plus vrais que nature (et des engueulades qui vrillent les oreilles) ? Maïwen en a fait son fonds de commerce et cela marche bien mieux avec moi ; vous voulez un film de procès qui montre la manière dont fonctionne la justice avec les petits mots des uns et des autres ? "10e chambre, instants d'audience" de Raymond Depardon m'avait donné l'impression d'être au tribunal ; vous voulez une histoire dans laquelle vous ne saurez pas quelle version croire tant les éléments dévoilés au fur et à mesure du film font se poser des questions ? "Une séparation" est exceptionnel dans le genre ; vous voulez montrer que suivant ce que l'on voit d'une scène on n'en comprend pas toujours le sens profond (autrement dit que sortir de son contexte trois minutes de dialogue peut mener a de jolis contresens) ? Mais reprenez le triptyque de Lucas Bealveau "Un couple épatant" "Cavale" "Après la nuit" ; ...

Certes le film regroupe tout cela et les idées ne sont pas inintéressantes mais j'ai senti tellement peu d'amour (ou tout du moins de complicité) dans ce couple que j'ai très vite perdu le fil que l'on tisse avec les personnages quand on regarde un film. Tout cela m'a paru froid et trop préparé alors que les idées sont là, que le choix à faire pour croire l'une ou l'autre des versions est intéressant (que ce soit du point de vue de la justice ou du jeune garçon) puisqu'en effet, aucun n'est "bon" et qu'on ne peut pas dire "je m'en fiche, débrouillez-vous entre vous moi je passe à autre chose".

Je ne nie pas cela mais je sais que j'ai regardé ma montre une bonne dizaine de fois et que je ne me suis pas investi dans le jeu consistant à se demander ce qui s'est passé dans la réalité (meurtre ou suicide). Le scénario laissera intelligemment planer le doute même si je suis surpris que l'on évoque des traces de sang mais pas les réflexes qu'un humain est censé avoir lorsqu'il se débat et qu'il est poussé dans le vide... bon, je dois avoir vu trop d'épisodes des Experts à Chamonix ;-)

Aller, ce n'est pas la plus mauvaise palme d'or que j'ai vu ces dernières années (coucou "Titane" !) mais une fois de plus j'ai l'impression que Canes a choisi de faire passer un message plutôt que de choisir le meilleur film de la compétition (mais peut-on leur en vouloir : bénéficier d'une caisse de résonnance comme le Festival et ne l'utiliser que pour du cinéma alors que l'on peut parler de phénomène de société, cela serait sûrement dommage).
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